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Titre du blog : SILENCES ET NON-DITS de l'histoire antique
Auteur : emmanuellegrun
Date de création : 11-09-2008
 
posté le 13-09-2008 à 01:37:44

LA DEMOCRATIE GRECQUE : HISTOIRE D'UNE NAISSANCE

 

Les premières démocraties étaient-elles  fragiles et  imposaient-elles un système de caste ?


Tout d'abord, le terme de démocratie apparaît avec une multitude d'autres : monarchie, oligarchie, thalassocratie, timocratie… Ces nouvelles appellations résultent de réflexions philosophiques et études approfondies des différents systèmes d'organisations sociales possibles, les uns faisant preuve d'équité les autres révélant, au contraire, des aspects tyranniques. On constatera alors que les systèmes d'organisations d'aspect tyrannique ont des appellations qui se terminent par -archie, tandis que les systèmes d'organisations d'aspect équitable ont des appellations avec le suffixe -cratie. Les dérivés d'origine grecque archie (arkhe)  et cratie (kratos), dans leurs sens anciens, signifiaient l'un et l'autre « le pouvoir de,  le règne de… ». Ils sont donc presque synonymes. Cependant, il semble possible de noter une nuance dans le sens du terme pouvoir : kratos, correspondrait plus justement au pouvoir comme une qualité en soi ce qui exclurait le besoin de rivaliser en force avec autrui. Inversement, arkhe, signifierait plutôt un pouvoir extrême, obtenu par la comparaison des forces et l'intention de dominer l'autre, sens que l'on trouve encore dans le superlatif : archi- qui exprime l'excès, le degré extrême.

Précédant l'adoption de la démocratie, deux autres régimes : la thalassocratie et la timocratie. La thalassocratie signifie le pouvoir de la mer : l'idée était alors de développer différentes cités grecques autour du bassin méditerranéen et de les fédérer autour de ce centre commun qui est la mer. La timocratie (devenue plus tard l'aristocratie) avait quant à elle pour but de récompenser les meilleurs. Le système d'organisation social devait donc répondre à cette idée en permettant aux plus méritants d'être élevés dans la hiérarchie, afin de recevoir les biens et les honneurs qui revenaient à leurs mérites.

On peut supposer que ce sont des défaillances constatées dans les deux précédents systèmes, qui ont abouti à l'idée d'élaborer un nouveau modèle de régime : le modèle démocratique. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'origine de la démocratie résulte d'une étonnante épopée. Celle-ci commence à Athènes, à la fin du - VIIe s., avec les révoltes des hoplites, des artisans, des paysans et des commerçants contre les Eupatrides. Les Eupatrides étaient alors les membres de l'aristocratie terrienne d'Attique, lesquels avaient eux-mêmes aboli la royauté vers le XIe s. av. JC. Mais au -VIe s. les privilèges de ces aristocrates paraissent excessifs aux yeux de ceux qui ne font pas partie de l'élite  et les révoltes grondent. Principalement, les paysans craignent d'être dépossédés de tout et d'être ainsi réduits à un état d'esclavage. Mais intervient un archonte très estimé de ses concitoyens : il s'agit de Solon (- 640 / - 558). Solon décide alors de s'intéresser à un texte de lois rédigé au - VIIe s. par un aristocrate du nom de Dracon. Ces lois inédites évoquent déjà l'idée démocratique, mais elles sont aussi d'une grande sévérité, d'où le terme de draconien, dérivé du nom de ce législateur pour désigner aujourd'hui encore, l'idée de sévérité par rapport à des mesures. Solon choisit donc de s'inspirer des lois de Dracon, mais en les tempérant. Naissent ainsi de nouvelles réformes : abolition de la contrainte par corps et de l'hypothèque, exonération des dettes, amnistie politique, etc. Ces mesures appelées la sisachtie, autrement dit, le « soulagement du fardeau » vont alors révéler une incontestable efficacité qui mettra un terme à la crise sociale de l'époque. S'en suit alors une grande réforme où l'archonte rend compte, cette fois, d'un véritable tournant dans la législation : extension du droit de succession aux filles et aux enfants naturels, égalité des classes dans l'Assemblée du peuple, droit de vote… Cette fois, il s'agit d'un réel changement de régime politique : l'aristocratie n'est plus ; la démocratie vient de naître.

Cette démocratie nouvelle, encore fragile et chancelante, rencontre son premier obstacle avec Pisistrate (V. - 600 / v. - 527), qui n'est autre que le cousin de Solon. Ambitieux, Pisistrate invente une manœuvre  pour accéder au pouvoir. Se blessant lui-même, il se présente devant l'Assemblée comme la victime d'un attentat fomenté par les Eupatrides. On lui accorde des gardes du corps. Il parvient ensuite à occuper l'Acropole et à imposer son autorité. Cependant, en face de lui, il rencontre une sévère opposition populaire. Il finit par être renversé, mais sa ténacité est grande ; peu après, il revient au pouvoir. Mais il est à nouveau renversé et connaît cette fois onze années d'exil. Il parvient malgré tout à retrouver une fois encore sa place de dirigeant, mais plus assagi ou simplement plus prudent, il décide dès lors de gouverner avec modération, notamment en poursuivant les travaux de réforme de Solon. Mais dès son décès, un nouveau coup dur est porté à la jeune démocratie, puisque ce sont ses deux fils Hipparque et Hippias qui lui succèdent.

Hippias, plus ambitieux qu'Hipparque finit par occuper seul le pouvoir, son frère jouant surtout un rôle de figurant. Mais du côté du peuple athénien, la colère gronde. Deux rebelles, Harmodios et Aristogiton tentent d'assassiner les deux frères, mais seul Hipparque succombera (- 514). Hippias décide alors de réagir par une répression sévère. Harmodios est tué sur-le-champ et Aristogiton, qui est torturé, meurt peu après. Pour les Athéniens, ces deux hommes ne tardent  à devenir des martyrs de la liberté et, contrairement à l'effet escompté par le tyran, l'opposition se durcit. Le meneur, cette fois, se nomme Clisthène (- VI e s.) et il appartient à une éminente famille d'Athènes (les Alcméonides). Pour sauver la démocratie, Clisthène décide de demander l'aide d'une cité voisine, Sparte, réputée pour sa culture guerrière. Le roi Cléomène répond à son appel et peu après, les Spartiates envahissent l'Attique. Assiégé dans l'Acropole, Hippias doit se rendre.

 



Condamné à l'exil, le tyran déchu rejoint les rangs de l'armée Perse, la pire ennemie du peuple grec. Installé d'abord à Lampsaque, il est ensuite accueilli à Sardes, par Darios le roi des Perses. A l'issue de cette rencontre, Hippias décide alors de comploter contre son propre peuple, en proposant à l'ennemi Perse de livrer une guerre contre les Athéniens. Darios, qui s'inquiète de la naissance de ce nouveau régime appelé démocratie, voit dans la proposition d'Hippias, l'opportunité d'anéantir une influence qui pourrait remettre en cause la légitimité de sa couronne au sein de son propre peuple. De plus, l'armée perse est forte de 40.000 hommes (20.000 à 100.000 selon les versions) alors que les Athéniens ont 9.000 hoplites. Pour les ennemis de la démocratie, la victoire semble donc facile.

 

 

C'est à Marathon, à 40 km au N.E. d'Athènes, en - 490, que le conflit prend toute son ampleur. Pour les Athéniens, l'enjeu de la victoire est considérable : ils doivent sauver la toute nouvelle démocratie. S'ils échouent, ils verront la trahison d'Hippias récompensée et se retrouveront plus que jamais sous le joug de sa terrible autorité. Pour renforcer leurs rangs, les Athéniens demandent d'abord l'aide des Spartes, mais ces derniers prétextent des raisons religieuses pour ne pas s'allier à eux. Seule la cité de Platée en Béotie semble s'intéresser au sort des Athéniens et envoie 1.000 autres hoplites pour consolider la petite armée des défenseurs de la démocratie.  
Les deux armées qui s'affrontent sont à la fois terriennes (avec une importante cavalerie pour les Perses) et maritimes (les flottes navales étant constituées de trières).

Les Perses commencent par détruire Erétrie. Ils débarquent ensuite aux environs de Marathon, mais se rendent compte que l'endroit leur est peu favorable. Ils décident alors de lever le camp et retournent à leurs trières avec l'idée d'atteindre le Pirée (port d'Athènes) par la mer. A cet instant, les troupes de Darius croient être à l'abri du danger en pensant que l'armée rivale n'a pas d'autres choix que de chercher à rejoindre au plus vite Athènes, qui est restée sans défense. Mais Miltiade, le stratège qui commande l'armée Grecque a l'idée d'une ruse. Nullement impressionné par ce qui menace Athènes, il décide d'attaquer les Perses au moment de leur repli vers la mer.

 

Les Perses perdent sept navires. Totalement inorganisés (car attaqués par surprise), ils ne parviennent à tenir tête au méthodique guet-apens athénien. De considérables pertes humaines clairsement  les rangs de l'armée de Darius. Au total, 6400 morts alors que les Athéniens ne déplorent que 192 victimes. Darius se voit donc contraint d'abdiquer.

Une légende raconte qu'un hoplite du nom de Philippidès (parfois Timoclès) voulut annoncer au plus vite la victoire aux Athéniens. Il parcourut au pas de course la distance de 40 km qui sépare Marathon d'Athènes. A son arrivée, il aurait juste eu le temps de crier victoire avant de s'effondrer pour mourir d'épuisement. La tradition du Marathon vient donc de cette légende qui donne une idée de l'euphorie qui s'empare des vainqueurs.

Cette victoire triomphale qui sauve la démocratie en même temps que l'honneur des Athéniens, laisse surtout l'espoir d'un monde juste où le bien pourrait  s'imposer sur le mal. L'idéal démocratique n'est pas moins que cela. Le fait qu'une partie armée puisse, grâce à son intelligence, vaincre une puissance militaire qui est de 2 à 5 fois supérieure, rend compte de l'émergence d'un nouveau pouvoir qui reste inégalable. Ce pouvoir, c'est le pouvoir du peuple, autrement dit, la démocratie.

Humiliés par leur cuisante défaite, les Perses espèrent tirer vengeance dans une prochaine conquête. En - 480 Xerxès, fils de Darius, débarque en Grèce et se heurte aux 300 Spartiates de Léonidas au défilé de Thermopyles. Les 300 Spartiates se défendent bravement, mais tous sont tués au combat. Les Perses mettent ensuite le feu à Athènes. Mais Thémistocle, par un ingénieux stratagème et grâce à ses trières, détruit la flotte Perse de Salamine. Une légende raconte qu'un oracle présageant « Un rempart de bois » aurait aidé à la victoire. D'abord inquiétés par ces paroles, les Athéniens auraient finalement compris le sens du message, les remparts en bois correspondant aux trières.

Ces deux combats de Marathon et de Salamine qui aboutissent à la victoire des Athéniens correspondent aux guerres médiques, de Mèdes qui était l'ancien nom donné aux Perses. Le témoignage de cette histoire des origines de la démocratie nous est essentiellement connu grâce aux écrits de l'historien Hérodote.
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Selon Platon, une société ne peut être régie par le pouvoir de l'argent. Car celui qui base sa notoriété sur l'argent augmente sans cesse ses besoins. Pour légitimer ses richesses, le fortuné est contraint d'éblouir son entourage et pour cela il devra s'acheter des danseuses. Mais pour acheter des danseuses, il a encore besoin de s'enrichir et ainsi de suite…

De là est restée l'expression « s'offrir une danseuse » pour désigner un investissement de luxe.

Les démocraties grecques ne prônent donc pas le libéralisme et cela semble même être tout le contraire. Voilà ce que nous dit encore Platon :

« (…) la démocratie apparaît lorsque les pauvres, ayant remporté la victoire sur les riches, massacrent les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et les charges publiques »

« Dans cet Etat, repris-je, on n'est pas contraint de commander si l'on en est incapable, ni d'obéir si l'on ne veut pas, non plus de faire la guerre quand les autres la font, ni de rester en paix quand les autres y restent. » [ Il faut savoir respecter à la fois la nature martiale de certains hommes et le tempérament pacifiste des autres]

« C'est, comme tu vois, un gouvernement agréable, anarchique et bigarré, qui dispense une sorte d'égalité aussi bien à ce qui est inégal [ les hommes vertueux par rapport aux non vertueux ] qu'à ce qui est égal. »

(Extraits de la République - Livre VIII)

La démocratie athénienne eut aussi ses adversaires, dont principalement Pseudo Xénophon (auteur anonyme) qui considérait ce régime comme un non-sens. Pour Alcibiade, il s'agit d'une folie. D'autres la critiquent pour ses aspects « communistes ». C'est le cas du comique Aristophane, qui raille le système dans sa pièce : L'Assemblée des Femmes.

PRAXAGORA (s'adressant aux spectateurs) : Qu'aucun de vous ne me contredise et ne m'interpelle avant de savoir mon projet et d'en avoir entendu l'exposé. Je dirai qu'il faut que tous mettent en commun leurs biens, aient part à ceux de tous et vivent du même fonds commun ; qu'il ne faut pas que l'un soit riche, l'autre malheureux ; que celui-ci exploite de grandes terre, et celui-là n'ait même pas où être enterré ; ni que l'un ait à son service quantité d'esclaves, et l'autre pas même un suivant. Non, j'institue un seul genre de vie commune, la même pour tous.
BLEPYROS : Comment sera-t-elle commune à tous ?
PRAXAGORA (dans un mouvement d'impatience) : Tu mangeras de la crotte avant moi.     
      [ Expression que l'on peut traduire par : tu mangeras les pissenlits par la racine  avant moi.]
BLEPYROS : Nous aurons aussi la crotte en commun ?

 

Commentaires

juyitrade1 le 14-09-2011 à 04:14:41


Replica Handbags


ED Hardy Handbags
juyitrade1 le 14-09-2011 à 04:14:40


Replica Handbags


ED Hardy Handbags
jo le 02-09-2011 à 13:28:46
Philippidès n est pas un hoplite il est juste athénien.le début ou tu conte la bataille de marathon c a peu prés juste ,bla bla bla bla bla bla...et la je suppose un manque de Connaissance.entre temps darius 1er, meurt et Son fils Xerxès lui succède à la tête de l'Empire et veut venger son père de sa défaite a marathon... maintenant s est le stratège Thémistocle qui a l'idée de combattre dans la rade étroite de Salamine car il est persuadé que les Perses ne pourront pas entreprendre de manœuvre.le stratège pour la bataille de salamine se n est pas Miltiade s est bien Thémistocle.ah oui pour info la bataille de marathon et la bataille naval de salamine sont deux bataille différente et les perses ont perdu 200 navires et non pas 7 .les 6000 morts que tu mentionne plus bas sont morts a la bataille de marathon et pas a salamine .6000 morts dans 7 navires c chiffres sont pas cohérent sachant qu il y a que 200 place par trière . PS je suis juste un ouvrier du batiment et sa me désole de voir un proffeseure ecrire de t elle conneries sur la grece anthique et en plus tu mentionne les deux batailles a la fin de page .si des personnes essaye de s instruire sur cette page il seront vite dans le brouillard .désolé d avoir parlé que des point négative car j ai lu la 2eme page du site j avoue je suis rester sur le Q très très très intéressent et surtout instructif
leto le 13-09-2008 à 02:26:27
Bienvenue,

Si je comprends bien ce blog fait la promotion d'un livre ?

Alors puissiez-vous trouver beaucoup de lecteurs...