SILENCES ET NON-DITS de l'histoire antique

L'Antiquité comme vous ne l'avez jamais appris. Des inventions et découvertes inouies. Une éthique, des religions et un début de démocratie qu'on n'imagine pas.

posté le 30-09-2008 à 00:24:02

Va-t-on vers un scénario catastrophe ?

Va-t-on, comme nos ancêtres grecs auraient pu le prévoir, vers un scénario catastrophe ?


 

 

 

( NDA : Ce texte est simplement un " billet d'humeur " et ne correspond pas à un extrait du livre, où les sujets ne sont pas traités avec la même légèreté).

 

Comment comprendre le “ miracle grec “ ? Certains d’entre nous ne voient pas pourquoi il faudrait s’intéresser à la lointaine histoire de nos origines. L’Antiquité, c’est loin et puis le passé, c’est le passé. Grave erreur, car c’est en regardant nos origines que nous pouvons mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons, tout comme les astronomes essayent d’explorer le plus loin possible dans l’espace pour mieux comprendre le fonctionnement de notre  « planète bleue ».

 

Comprendre ce que nous avons appelé  le « miracle grec », c’est réussir à savoir qui nous sommes aujourd’hui et ce qui va nous arriver demain.

 

 

Les deux dynasties d’Ouranos et de Cronos

 

Pour aller au plus direct, imaginons deux types de dynasties.

 

 La première dynastie se nomme Ouranos, ce qui en grec veut dire  le « ciel », mais en fait de ciel, il faudrait plutôt parler de néant, car dans la dynastie d’Ouranos toute chose matérielle n’est qu’éphémère et donc seul le néant, qui est l‘éternité absolue, est la puissance suprême. 

 

Mais il existe une seconde dynastie : celle de Cronos. Cronos, en grec, signifie « le temps », mais le temps est surtout utilisé comme un outil servant à «  posséder » et à « dévorer ».

 

Les Grecs n’inventent rien. Ils partent d’observations concrètes. Ainsi, commencent-ils par distinguer deux types différents de civilisations.    

 

Dans la dynastie d’Ouranos, la terre est le monde impur, par rapport au ciel, qui est le monde parfait. Toutes les réalités terrestres et donc la vie elle-même n’ont aucune valeur par rapport à la force indestructible de cet espace vide du ciel.

 

Dans la dynastie de Cronos, au contraire, le ciel n’a aucune importance car on ne peut pas le posséder. L’essentiel est donc dans tout ce qui peut satisfaire les appétits de l’homme, autrement dit, les réalités terrestres et matérielles. 

 

La mythologie précise qu’Ouranos emprisonne ses enfants tandis que Cronos tente de les dévorer. En fin de compte, bien qu’opposées, ces deux civilisations se ressemblent pour donner un net avantage « aux puissances destructrices ». Or, si les puissances destructrices dominent sur les forces de la création, nous avons une situation qui s’appelle «  le Chaos ». La dynastie d’Ouranos et celle de Cronos, génèrent l’une et l’autre le Chaos, et c’est pour ça qu’elles ne sont pas dirigées par des dieux, mais par leurs ennemis, qui sont les Titans.

 

 

Dictature religieuse et dictature matérialiste

 

 

En fin de compte, la dynastie d’Ouranos est une dictature religieuse, tandis que la dynastie de Cronos est une dictature matérialiste. Cela ne nous rappelle-t-il pas quelque chose ? Evidemment : on est  tenté de comparer avec des modèles de civilisations récents ou modernes. Ainsi, ce que nous voyons aujourd’hui comme régime en Iran, en Arabie Saoudite ou au Pakistan…  peut s’apparenter à la dynastie d’Ouranos. De même, notre Moyen-Âge européen correspond tout à fait à ce type de dynastie.

 

A présent, l’Amérique matérialiste avec tous ses excès et l’Europe, qui adopte son modèle, peuvent être, quant à eux, comparés à la dynastie de Cronos.

 

Dans la dictature religieuse, l’homme n’est qu’un amas de poussière. Sa vie sur terre n’est qu’un bref passage. Le bonheur individuel ne compte pas, car les réalités terrestres sont impures. Le vrai bonheur est de croire que derrière le vide, il y a tout. Autrement dit : il faut croire que tout est dans le vide, ou que le vide est tout. Cela rejoint tout à fait les descriptions qui ont été faites au sujet d’Ouranos.

 

Dans la dictature matérialiste, on distingue seulement deux catégories d’hommes : le producteur et le consommateur, mais seule une élite restreinte détient les moyens de production. On a la même chose avec le bétail : seules quelques bêtes, à qui on laisse tous les attributs, peuvent servir à la (re)production, tandis que les autres – les castrés – ont pour seul bonheur, celui de consommer.

 

 

 

 

La société de consommation et son unique solution :  consommer

 

 

La comparaison peut paraître étonnante, alors étudions un peu plus en détail les mécanismes de cette société dans laquelle nous vivons. Déjà, partons d’une déduction très simple : quand il y a un problème, la seule solution est de réfléchir. Donc, il faut faire appel à son intelligence aussi ceux qui trouvent des solutions aux problèmes se trouvent forcément parmi les gens les plus intelligents.

 

Toutefois, on peut penser que l’intelligence ne se suffit pas à elle-même. Pour pouvoir faire fonctionner pleinement ses facultés intellectuelles, on a besoin de connaissances, de compétences, de lucidité et également de sentiments…

 

A présent, supposons des sujets intelligents qui se trouvent dans des contextes favorables pour réfléchir. Dans ce cas, toutes les conditions sont réunies pour obtenir des solutions. Mais il faut encore pouvoir appliquer ces solutions. Pour cela, les sujets intelligents ont besoin de moyens de communication et de moyens matériels. Sans ces moyens, les solutions ne peuvent pas être concrétisées et elles risquent également de ne pas être crédibles.

 

Puisque nous avons pu détailler les différentes étapes nécessaires pour aller du problème à la solution, à nouveau, posons un regard sur la société de consommation qui est la nôtre. Là, nous constatons que les problèmes vont en s’accroissant et qu’on trouve de moins en moins de solutions. Donc déjà, il n’y a pas un état stationnaire, puisqu’il y a chaque fois davantage de problèmes. De plus, ces problèmes ne trouvent pas de solutions comme si les priorités étaient ailleurs. Autrement dit, on cherche des solutions, ou on fait semblant de le faire, mais sans tenir compte des conditions nécessaires qui permettent à des personnes intelligentes d’appliquer les bonnes solutions.

 

Pourtant, si on ne trouve pas de solutions aux problèmes, cela ne peut bloquer que dans les trois niveaux qui ont été détaillés précédemment :  soit ceux qui réfléchissent aux problèmes ne sont pas assez intelligents ; soit ceux qui sont intelligents n’ont pas les moyens de réfléchir (mauvaise éducation, enseignements insuffisants…) ; ou bien, certains ont les solutions mais ils ne réussissent pas à se faire entendre et n’ont pas les moyens matériels suffisants pour remédier aux problèmes.

 

On peut toujours se demander quel niveau est principalement concerné. Mais il faut aussi faire un constat général : de toute évidence les élites intellectuelles ont cessé d’être responsabilisées comme elles l’étaient auparavant. On pense que c’est seulement aux producteurs de résoudre les problèmes ou sinon, on doit croire à des problèmes insolubles. Quant à l’intelligence et aux diplômes, ils ne servent qu’à briller en société, afin de rendre envieux les amis et les voisins. Et pour cause : plus on gagne facilement sa vie et plus on peut consommer ; telle est la règle absolue de notre société.

 

 

 

Le consommateur, un individu infantilisé

 

 

 La bête qui peut seulement consommer, adopte toute sa vie les comportements d’un bébé animal pour dépendre de son maître comme d’une mère nourricière. De même, le consommateur fait de notre société une sorte de mère nourricière, capable de lui apporter tous les bonheurs, sans qu’il ait besoin de réfléchir, d’aimer ni même d’agir pour le bien commun. Pour le consommateur, tout se mange et donc, tout est produit de consommation, y compris les femmes (pour les hommes) ou les hommes (pour les femmes), ou encore la culture, les loisirs quand ce n’est pas la vie elle-même. On dévore ce qu’on aime et on dévore aussi ses rivaux, et cela pour atteindre l’unique modèle du consommateur idéal. Car, bien sûr, plus on consomme et plus on devient un modèle irréprochable de consommateur ; de même la gentille bête qui écoute bien son maître sera toujours plus gâtée et plus engraissée par ce dernier.  Si cette comparaison est possible, ce n’est pas un hasard et donc rien n’est vraiment exagéré. Le célèbre Taylor, qui a instauré le capitalisme, a réellement cherché à adapter les lois de Darwin à l’homme. Ainsi, il voyait dans l’ouvrier productif un bon étalon, tandis que l’ouvrier improductif n’était qu’une mauvaise mule. Mais le capitalisme évoluant, l’ouvrier a cessé d’appartenir à la caste des (re)producteurs : aujourd’hui, les seuls « étalons »  ne sont que les grands financiers de la jet society. Du moins, voilà certainement la vision que les Grecs auraient eu de notre société de consommation. A ce sujet, rappelons que le Titan Cronos fut lui-même un castrateur, puisqu’il commença par mutiler son propre géniteur, Ouranos.

 

A présent, il s’agit de comprendre que les choses se passent dans un ordre précis. Dans la mythologie antique, on a d’abord Ouranos. Ouranos engendre Cronos. Cronos parvient à se révolter et à destituer son père pour lui usurper le trône. Mais Cronos ne réussit pas à faire mieux que son géniteur : à force de tout «  dévorer », on revient au néant et donc au règne absolu d’Ouranos. Ouranos et Cronos se méprisent l’un et l’autre, et chacun cherche à prendre la place de son rival, dans une sorte de lutte perpétuelle. De là, des civilisations qui alternent : de la dictature religieuse on passe à la dictature matérialiste et de la dictature matérialiste, on retombe dans la dictature religieuse.

 

Mais au fait, que sommes-nous en train de comparer ? Des civilisations modernes ? Mais les dynasties d’Ouranos et de Cronos, servent-elles à décrire des civilisations modernes ? Non, et c’est là le plus grave !  Les Grecs, qui étaient là plusieurs milliers d’années avant nous, n’ont pas connu nos modèles de civilisation. Mais alors qui est Ouranos ? et qui est Cronos ?

 

 

 

La civilisation primitive, telle qu’on peut la définir

 

 

La réponse est effarante, mais elle va de soi : Ouranos et Cronos, appartiennent en fin de compte à une période antérieure à celle des premières civilisations. Ouranos et Cronos ne servent qu’à décrire les deux types de sociétés primitives qui ont existé au cours de la préhistoire – ce qui correspond, pour les Anciens, à la période du Chaos originel – ceci afin d’expliquer pourquoi cette sempiternelle période de la préhistoire est restée figée pendant des millions d’années, avant que ne soient posées les premières pierres de la civilisation .

 

Essayons de détailler la situation : dans ces temps originels, pas de passé, pas de civilisation, pas d’acquis, pas de connaissance. Autrement dit, même s’il est doté d’une intelligence, l’homme primitif n’a pas la possibilité de faire fonctionner ses méninges : il n’a donc que les facultés d’un animal aussi, ce sont d’abord les hommes les plus forts et les plus cruels qui parviennent à dominer les autres. Mais comme les mauvais spécimens dominent les meilleurs, il est impossible que l’homme puisse évoluer, de là les deux dynasties d’Ouranos et de Cronos qui caractérisent ces temps originels.

 

 

 

 

Une troisième civilisation à inventer : celle du juste milieu

 

 

Puisque ni Ouranos, ni Cronos ne permettent de quitter les temps originels, on devine la suite. De l’observation de ces deux dynasties va naître la civilisation idéale : celle qui permet un juste équilibre entre la terre et le ciel.

 

Que signifie au juste ce rééquilibre ? Pour nous en faire une idée plus précise, imaginons deux manières extrêmes, pour un père, d’éduquer un enfant. Dans le premier cas, le père prive son enfant de tout et l’empêche de grandir. Dans le second cas, le père autorise tout à son enfant et le laisse se comporter comme un tyran, ce qui l’empêche également d’atteindre une maturité. Comparons le dirigeant à un père et le peuple à sa progéniture. Dans la dynastie d’Ouranos, le dirigeant est comme un père d’une très grande sévérité, car il le prive de tous les bonheurs matériels ; le peuple est bombardé de lois qui interdisent, réglementent et sanctionnent ; son seul bonheur est dans l’espoir d’une vie meilleure après la mort. Dans la dynastie d’Ouranos, le dirigeant est au contraire comme un père très permissif et très laxiste ; il autorise toutes les débauches de fortune et toutes les libertés dans les mœurs. Aussi, le peuple devient esclave d’une forme de décadence…

 

Dans la dynastie d’Ouranos, la tyrannie du père est aussi dans celle d’un dieu qui a autorité sur tout et fait de l’homme un être insignifiant et misérable.

 

Dans la dynastie de Cronos, le père est comme absent et l’homme se comporte comme s’il était lui-même un dieu.

 

Ces deux modèles de civilisation révèlent des excès évidents et il importe de pouvoir les corriger. Les premières leçons de sagesse des présocratiques commencent là. La civilisation idéale ne doit donc être ni trop sévère, ni trop permissive. Cela oblige les populations à s’interroger sur le sens et la valeur du pouvoir : qu’est-ce que le « juste pouvoir » ? Il faut alors réfléchir à des dieux qui sont justes et à des dirigeants qui ne soient ni trop stricts, ni trop laxistes.

 

Dans le modèle religieux, Zeus devient le bon père qui sait être généreux et punir quand il le faut ; pour que la religion soit juste ; elle doit être tolérante mais sans excès. Ainsi, elle tolère une diversité des cultes qui s’adapte à la personnalité et aux aspirations des différentes natures humaines.

 

Dans le modèle politique, le régime idéal est la démocratie, car le meilleur des pouvoirs est celui qui réunit tous les talents. Aussi, les « bons pères » sont ceux qui aident les hommes à atteindre une maturité en développant leurs talents.

Pour les premiers Grecs, quand on avait choisi d’honorer les «  vrais dieux », c’est-à-dire ceux qui savaient être justes, en évitant le danger des excès, alors on obtenait de bons dirigeants et dans un état bien dirigé, les habitants devenaient forcément de bons parents pour leurs enfants.

 

Ainsi, après une lutte terrible contre les dynasties d’Ouranos et de Cronos, une civilisation nouvelle vit le jour ; une civilisation qui savait éviter tous les excès de la tyrannie et grâce à cela tous les hommes pouvaient s’y épanouir librement. Cette civilisation donna naissance à une nouvelle ère qui s’appela « l’âge d’or ». Et c’est comme ça, d’après la légende, que furent écrites les premières pages de l’histoire.

 

 

Disparition d’un modèle de civilisation et retour forcé au Chaos des origines

 

 

Tant que s’imposaient les dynasties d’Ouranos et de Cronos, impossible de fonder des civilisations et impossible de quitter la préhistoire. Aujourd’hui, qu’est-ce que cela signifie ? 

 

Comme nous l’avons vu, les deux modèles de civilisations que nous avons s’apparentent tout à fait aux deux dynasties d’Ouranos et de Cronos. Malgré les acquis de le Renaissance, nous avons fini par oublier le modèle intermédiaire. Mais sans ce modèle, aucune civilisation ne peut tenir.

 

Ainsi, un lent retour vers la préhistoire. Cela commence d’abord par l’effondrement de la dynastie de Cronos qui rejoint celle d’Ouranos. Puis, celle d’Ouranos s’effondre à son tour…

 

Autrement dit, il faudrait s’attendre dans l’avenir à un effondrement des sociétés de consommation qui, progressivement, vont se radicaliser et devenir des dictatures religieuses. Et ces dictatures religieuses, à leur tour, vont tomber en déliquescence…

 

Et ce sera de nouveau la préhistoire, ou tout comme…

 

A moins qu’il y ait un nouveau « miracle ».


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(En images : Cronos dévorant ses enfants)

 


Commentaires

 

1. annielamarmotte  le 14-10-2008 à 11:19:01  (site)

je sens qu'il va falloir que je revienne..... en tout cas je te met en lien

2. Galate2  le 14-10-2008 à 17:58:40  (site)

intéressant.

3. kersandil  le 19-10-2008 à 23:11:50  (site)

Véritablement passionnant.
Tu as une manière d'écrire remarquable, et tes paroles sont justes.

Ces parallèles ont hélas déjà été établis.
Mais la masse consommatrice n'aime pas être qualifiée de bétail, et réfute tout ceci d'un mouvement d'épaule négligeant, se confinant ainsi dans l'obscurité de la non-réflexion.

L'Homme n'apprends guère de ses erreurs, il lui faut un choc pour cela. Et le choc passé, l'Homme se réinstalle dans sa tiède quiétude, et les générations suivantes oublient.

J'ai eu grand plaisir à passer sur ton blog.
Un grand merci.

4. audeladecettevie  le 13-04-2009 à 14:04:03  (site)

Hello, je répondrai que nous vivons déjà un scénario catastrophique mais que la fin du film réservera des surprises à beaucoup.

DE TOUT temps, depuis l’antique Babylone jusqu’à notre époque, les chefs politiques ont consulté des astrologues et des voyantes ou médiums, afin de connaître l’avenir. Ils ont cherché par des moyens surnaturels à acquérir la prescience qui leur permettrait de gouverner avec succès. L’étude de la politique, depuis l’origine jusqu’au dernier quart du vingtième siècle, démontre que toutes les informations ainsi obtenues se sont avérées trompeuses. Rien d’étonnant que le monde soit dans la confusion totale et que ses dirigeants ne sachent de quel côté se tourner. Les nations dans l’angoisse ont recours à des mesures arbitraires et les hommes ont toute raison de redouter le pire. Sur la terre, nul n’est capable d’apporter le vrai remède. La seule chose à faire est de se détourner des astrologues, des médiums et de la source occulte trompeuse qui les conduit, et de se tourner vers le Dieu suprême de toutes choses, le Dieu Très-Haut, qui mettra en place le gouvernement universel à venir.
Oui comme tu le vois je suis croyante avec comme livre de chevet , la Bible,vraiment les réponses à toutes nos questions s'y trouve!!
L'as tu déjà lue?
Bien à toi chati

5. xmissbzh  le 13-04-2009 à 14:37:22  (site)

Très bonne analyse... Je te mets en favoris. à+
Houps!!! J'avais oublié je t'ai déjà en favoris.
salut

édité le 13-04-2009 à 16:38:50

 
 
 
posté le 01-10-2008 à 19:27:25

Il est arrivé !

Le bébé est là. Et déjà les premiers lecteurs. N'hésitez pas à faire vos commentaires sur le livre. Pour ceux qui veulent seulement consulter, ci-dessous, la première et la dernière de couverture.

 

 

 

 

 


Le livre peut se commander en librairie (21 €)

ou être acheté en ligne :

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Prochainement, vous aurez des informations sur l'auteur et sur yvelinédition (maison d'édition). 

 

 

 

 

 


 
 
posté le 13-10-2008 à 15:53:58

L'antiquité, mes élèves et mes ânes

Traversée de Chambord avec mon âne dans une rando où je suis accompagnée (août 2008)




Qui suis-je ? Mon prénom : Emmanuelle, Emma pour les intimes. Mon âge : suis née en 1966, donc cela fait déjà plus de 40 (calculez vous-même). Comme je fais beaucoup plus jeune, je revendique qu’on me mette dix ans de moins, mais ça ne marche pas. Je ne suis pas mariée ; en France, toutes les 48 heures une femme meurt après avoir été battue par son mari ; trop dangereux, le mariage… J’ai quand même une fille. Son âge : 22. Je ne dis pas si ce sont des ans ou des mois (un indice : ça me vieillirait). Il y a deux ans, suis passée du gris au vert en m’installant en Eure-et-loir : suis donc, selon l’expression, une « néo-rurale ». Mais pas à 100% car, à cause du boulot, je reste dans la banlieue parisienne trois jours par semaine. Mon boulot ; j’enseigne le Français Langue Etrangère mais sans être entrée dans la secte de l’Education Nationale. Je suis salariée dans une association qui accueille des étrangers du monde entier, enfants ou adultes. Comme tous les boulots utiles, le mien n’est pas bien payé, mais je ne me plains pas du fait qu’il y ait une bonne ambiance et qu’on me laisse tout à fait libre, et la liberté, ça n’a pas de prix. J’ai d’ailleurs une autre activité : je suis auteur(e). Cela me permet parfois de travailler chez moi, mais m’oblige aussi à me déplacer un peu partout en France pour des conférences ou des signatures. Cela ressemble à des vacances, mais ça n’en est pas, croyez-moi. Voilà donc pour l’essentiel ou du moins, pour ce que j’ai envie de vous dire. Pour en savoir plus, vous pouvez toujours consulter le fichier Edwige. Toutefois, il me reste quand même une confidence à vous faire ; je dois vous dire pourquoi je suis partie dans le vert ; parce que j’adore le vert, pardi ! Mon nom de famille veut dire «  vert » en allemand ; et c’est le seul mot d’allemand que je connais. Mais n’allez pas croire que c’est la couleur qui fait tout. La raison vient aussi d’une passion qui m’est venue un peu sur le tard : j’ai découvert la randonnée avec un âne bâté. Mordue par les ânes (dans les 2 sens du terme, d’ailleurs), j’ai décidé d’avoir mes propres bêtes. Mais il n’y avait pas assez de place sur le balcon. Donc, cap vers la région Centre où je pouvais trouver une maison avec un grand pré pour les accueillir.

Vous avez donc deviné : je suis plutôt du genre passionnée. Et dans mes activités, mes trois passions, ce sont l’Antiquité, les ânes et mes élèves. Ne me demandez pas le rapport qu’il y a entre les trois : je n’en sais rien moi-même… ou peut-être si, quand même, si on cherche bien… certains penseront que je fuis mon époque ; je ne le fais pas exprès. Bref, tout ce que je fais semble prendre le contre-pied des grandes tendances de notre monde d’aujourd’hui. Bref, je suis une inadaptée permanente et incurable. Est-ce grave, docteur ?

Mais une chose est sûre ; mon chemin est bien tracé ; et puis c’est mon chemin ;  je n’en changerai pas.  

Parlons d’abord de l’Antiquité. La découverte de cette époque fut pour moi une vraie révélation : impossible de connaître notre monde d’aujourd’hui sans nous fier à nos racines gréco-romaines. Et pourtant, c’est une période qui reste vraiment très mal connue ; les erreurs de jugement et bêtises qu’on raconte sur les peuples grecs et latins me paraissent alarmantes dans notre société qui se dit constituée d’une élite cultivée et supposée prémunie de toutes sortes d’experts, dont certains qui seraient évidemment très calés sur les questions de notre histoire. Je  plains le bon élève en histoire, qui doit rendre sa copie sur la période antique. Je plains aussi tous ces collégiens qui doivent se forcer à apprendre des insanités sur nos ancêtres gréco-romains (quant aux gaulois, on n’en parle déjà plus). Car en plus, en déformant la période antique par des « silences et non-dits », on finit par rendre l’histoire insipide et imbuvable.

Venons en aux ânes. Le premier s’appelait Martin ; je l’ai eu à l’âge de 4 ans. J’avais le choix entre la bascule et les roulettes. Tout ça pour vous dire qu’au début je n’en avais eu que des faux : soit des peluches, soit des images. Pourtant, j’ai toujours adoré ces animaux. J’ai aussi toujours aimé les chats et donc, jusque-là, je n’ai fait qu’adopter des minous. Aujourd’hui, il me reste Chinou, une vieille minette de 17 ans. Mais il y a quelques années de cela, j’ai décidé de traverser la France avec un âne. Mon père me faisait sans arrêt un reproche : il me demandait pourquoi je portais toujours mes affaires quand je voyageais ; il y avait des moyens tellement plus pratiques pour ne pas s’abîmer le dos. Il pensait à un truc du genre, valise à roulettes. Et bien non, ce que j’ai fini par prendre, c’est un âne ! Un vrai z’âne ! Mes premières randos au pas de l’âne se sont faites en 2004. Pas question d’acheter la bête ; j’habitais la région parisienne ; où l’aurais-je mis ? J’ai donc commencé par louer.  D’abord, des randos de quelques jours où j’étais accompagnée. La première eut lieu en Haute-Savoie ; elle fut assez difficile car nous sommes montés à plus de 2000 m. (avec l’âne !), en passant par des sentiers très étroits sur des bords de falaise assez glissants (GR 5) et nous avons vécu plusieurs jours dans des conditions spartiates, mais quelle liberté formidable et quelle bonheur que la découverte de paysages d’une éblouissante beauté. Dès ce moment-là, j’ai décidé que je changerai ma façon de voyager. Mais surtout, j’avais un projet bien précis : traverser la France d’est en ouest. Partir de la frontière italienne, au nord de Menton, traverser ensuite la principauté de Monaco, toutes les Alpes maritimes, puis la Provence, la Camargue ; longer le bord de mer jusqu’à Narbonne ; entrer dans la région cathare ; attaquer les Pyrénées (dans le sens de la longueur s’il vous plaît), pour atterrir (façon de parler) dans le Pays Basque, jusqu’à Hendaye. Bien sûr , personne n’a cru à mon projet qui paraissait fou. J’ai quand même fini par trouver un éleveur dans le Béarn qui a accepté de me louer un âne trois mois (en passant qu’il allait le récupérer dans 15 jours maximum). Le départ eut lieu le 1er Juin 2005. J’étais quand même accompagnée pour les 15 premiers jours, mais ma coéquipière avait découvert les ânes en même temps que moi et nous étions donc aussi novices l’une que l’autre (ou presque) dans ce genre d’aventure. Mais l’éleveur fut bien au rendez-vous. Il nous a laissé Nousty (l’âne) à la frontière italienne ; il nous a accompagné ½ heure, histoire de faire quelques réglages sur le bât (qui déjà se cassait la gueule), puis il nous a laissées toutes les deux, dans les Alpes, avec un âne qui, en plus, avait un air complètement idiot. Et nous non plus, nous n’avions pas l’air très malines une fois que nous nous sommes retrouvées seules, toutes les deux, en pleine nature, avec un âne sur les bras (pour ainsi dire). Donc, il n’y avait pas le choix… Il fallait avancer. D’ailleurs, c’était bien ce qu’on avait décidé, non ?
Mon voyage a commencé comme ça, et je ne me suis pas arrêtée ; trois mois plus tard, à l’horizon, j’ai vu une belle tache bleue. C’était l’Atlantique ; j’étais arrivée. C’était une émotion terrible ; d’un côté, j’avais réussi mon  pari ; de l’autre, j’allais devoir définitivement me séparer de Nousty, mon fidèle compagnon de randonnée. Ce moment de la séparation fut très triste, comme un chagrin d’amour. Là, j’ai décidé  que je ne me séparerai plus jamais de mes ânes. Deux ans plus tard, je m’installais en Eure-et-Loir et six mois après, deux ânes venaient habiter le pré qui jouxte ma maison : Chéri, un croisé grand noir du Berry et Philippine, une petite ânesse. Seul Chéri a été habilité à la randonnée ; Philippine n’est que sa dame de compagnie. Au début, Chéri ne connaissait rien à la promenade, mais il est très affectueux et semblait attendre qu’on s’occupe de lui. Je l’ai éduqué moi-même et ça n’a pas été difficile. Aujourd’hui, c’est un excellent randonneur qui sait passer partout. En 2007, avec lui, j’ai fait des randonnées sur le thème des « ponts de France ». Chéri a passé plusieurs ponts de la Loire ; il a fait le pont de l’île de Ré qui est, encore aujourd’hui, le plus long de France ; il a aussi traversé le pont de Brotonne et celui de Tancarville. Il a été au pied du pont d’Avignon ; il est passé sur le pont du Gard et est allé sous le viaduc de Millau. Enfin, il a également posé les sabots sur le magnifique pont de Valentré à Cahors. Pour l’été 2008, un programme très différent, avec juste une traversée du Centre (300 km), jusqu’à Montluçon.

Alors que je croyais commencer par un livre sur le thème de l’Antiquité, ma première publication fut sur le thème des ânes : il s’agit du journal de ma traversée, dans lequel je raconte jour après jour, et dans le vif de l’action, toutes mes aventures et mes émotions au cours de cette traversée de la France. Son titre : « Du soleil dans les yeux et le pas de l’âne comme un cœur qui bat », chez Yvelinédition. Grâce à ce livre (et donc aussi aux ânes), j’ai découvert ce monde de l’édition. Déjà, près de 10 000 exemplaires vendus pour le premier livre… Donc, de quoi vraiment en faire un second métier. Il est vrai aussi que j’ai pu bénéficier d’un très bon appui médiatique, une fois encore grâce aux ânes, car déjà, à chaque randonnée, le rendez-vous avec des journalistes de la presse locale, voire aussi des radios locales, est devenu incontournable. J’ai aussi été invitée à différentes manifestations, dont Lire en fête, et la possibilité de voyager et de rencontrer des gens dans différents coins de France correspond souvent à des moments très agréables, d’autant plus que l’accueil est toujours royal. Voilà pour ce qui est de mon métier d’auteur(e). Mais ce n’est pas ma seule activité. Officiellement, je suis enseignante.

Mon idée a toujours été de vouloir faire un travail utile. Quand je fais quelque chose, j’ai besoin de comprendre en quoi ça peut servir et comment je peux apporter du bien aux autres. Pendant longtemps, je me suis spécialisée dans le cours individuel pour des enfants en difficulté ; soit parce qu’ils étaient atteints de maladies physiques ou mentales, soit parce qu’ils étaient caractériels. C’était souvent « lourd ». Puis, j’ai eu l’occasion de donner des cours de FLE. Dès lors, pour seuls élèves, des étrangers, enfants ou adultes. Quel contraste dans le changement ! Autant vous dire : pas d’élèves plus sages, plus disciplinés et plus respectueux que ceux qui viennent de l’étranger. Parce qu’ils ne connaissent pas la langue et ne peuvent pas ouvrir la bouche, diront certains ; non, désolée, il n’y a pas que ça : je pense tout simplement que la plupart des pays étrangers (et surtout ceux du Tiers Monde), accordent une très grande importance à l’enseignement et ont beaucoup de respect pour les enseignants en général. Pour eux, avoir des cours, c’est une possibilité d’améliorer considérablement une condition de vie ; on pensera qu’il est normal qu’un adulte raisonne ainsi, mais même les enfants se montrent généralement très volontaires et très disciplinés, ce qui est quand même rare chez nous, même chez les plus jeunes…

Quelles sont les nationalités ? Certains penseront qu’il s’agit essentiellement de Maghrébins. Erreur. En fait, j’ai des élèves du monde entier, soit  au total, depuis que je fais ce boulot, près de 30 nationalités différentes. Toutefois, on peut remarquer des tendances. Pour le cru 2008, par exemple, beaucoup d’élèves de l’Europe du Nord et de l’Est (Pologne, Hongrie, Ukraine, Yougoslavie…) ; l’année d’avant, c’était plus le Maghreb et celle encore d’avant, beaucoup de Brésiliens et de gens d’Amérique du Sud (ou centrale). Voilà, ça change chaque année. Comme le vin.

Voilà pour l’essentiel… Je  trouve important de faire connaître ses expériences aux autres, et de montrer que l’on peut toujours réussir à faire ce qui nous tient à cœur, même si la vie d’aujourd’hui est devenue difficile. Sans doute beaucoup d’autres choses à dire encore, mais cela je le réserve aux amis. A moins qu’il y ait quelques questions…
 


Commentaires

 

1. kersandil  le 19-10-2008 à 23:17:32  (site)

Je ne peux que te féliciter.
Ce que tu fais est absolument génial, si tu me passe l'expression.

Mis à part ça, je me permet également une remarque : C'est que nos racines Gréco-Romaines ne sont pas les seules à soulever des réflexions pertinentes sur le monde contemporain. Je pense toutefois que tu ne t'es pas cantonnée à celle-ci, aussi cette remarque n'as-t-elle pour but qu'une correction minime d'une partie de cet article.

Je te souhaite bon courage et une très bonne continuation.

2. Naif  le 12-02-2009 à 13:29:35

Dommage, le reste était pas mal, jusqu'à cette partie...

>> "...pas d’élèves plus sages, plus disciplinés et plus respectueux que ceux qui viennent de l’étranger. Parce qu’ils ne connaissent pas la langue et ne peuvent pas ouvrir la bouche, diront certains ; non, désolée, il n’y a pas que ça : je pense tout simplement que la plupart des pays étrangers (et surtout ceux du Tiers Monde), accordent une très grande importance à l’enseignement et ont beaucoup de respect pour les enseignants en général. Pour eux, avoir des cours, c’est une possibilité d’améliorer considérablement une condition de vie ; on pensera qu’il est normal qu’un adulte raisonne ainsi, mais même les enfants se montrent généralement très volontaires et très disciplinés, ce qui est quand même rare chez nous, même chez les plus jeunes…"<<

On appelle cela de l'ethno-masochisme ou de la xénophilie (qui vont souvent de paire...)... et surtout de l'aveuglement idéologique ou idéaliste, naïf.

Que vous ayez avancé que "les élèves étrangers n'étaient pas différents des élèves Français, ou Européens" je l'aurai compris... même si pas tout à fait d'accord. Mais que vous disiez que les étrangers soient, en quelque sorte, supérieurs à nos enfants... sans commentaires... Surtout connaissant les problèmes en France depuis 40 ans, liés aux enfants étrangers ou à ceux d'origine étrangère (violence, délinquance, baisse du niveau scolaire, religions... j'en passe et des meilleurs...). Bien sur, et comme vous l'aviez bien compris en ces termes, nous ne parlons pas de dit "étrangers" d'origine Européenne, mais bien de ceux issus de cultures très différentes...

Et bien entendu, ceci dû aussi et surtout au constat de niveau civilisationnel, très faibles en comparaison de la notre, de ces cultures, il n'y a, ne serait-ce qu'encore (voire même actuellement) 50 à 100 ans. Cela voudrait donc dire que plus des élèves sont "perturbés" et peu sages, plus leur civilisation est élevée ? Un non-sens, non ?

Je pense moi, que vous prenez le problème totalement à l'envers... Si nos propres enfants ne sont plus les élèves studieux et calmes qu'ils avaient toujours été depuis des centaines d'années, nous permettant le niveau civilisationnel le plus élevé de la planète, au moins depuis la Renaissance, et sans parler de nos périodes Gréco/Romaine (que vous connaissez très bien) et même Byzantine et Médiévale. D'ailleurs, ces dernières périodes, n'étant pas si mal (je vous suggère de faire des recherches et un livre du même type pour nos période Médiévale et Byzantine, vous seriez surprise).

Donc je reprends... s'ils ne sont plus les élèves studieux qu'ils avaient été (et il suffit de visionner des images d'archive et d'étudier les niveaux de l'époque pour en faire le constat) c'est justement parce que les enfants d'étrangers non Européens se sont joints à nos enfants...

Et que le constat en effet, que vous faites plus haut dans l'un de vos textes, est dû en grande partie à l'arrivé de ces peuples bien plus violents (il suffit de regarder, en face, les avis de recherches et la population de nos prisons...), pour ne pas dire pour certains, de moeurs bien plus, nous dirons, primitifs (ou politiquement correctement, issue de "cultures premières"...) :

>>"...ce sont d’abord les hommes les plus forts et les plus cruels qui parviennent à dominer les autres. Mais comme les mauvais spécimens dominent les meilleurs, il est impossible que l’homme puisse évoluer, de là les deux dynasties d’Ouranos et de Cronos qui caractérisent ces temps originels...."<<

>>"...Disparition d’un modèle de civilisation et retour forcé au Chaos des origines..."<<

>>"...Ainsi, un lent retour vers la préhistoire. Cela commence d’abord par l’effondrement de la dynastie de Cronos qui rejoint celle d’Ouranos. Puis, celle d’Ouranos s’effondre à son tour…"<<

>>"...Autrement dit, il faudrait s’attendre dans l’avenir à un effondrement des sociétés de consommation qui, progressivement, vont se radicaliser et devenir des dictatures religieuses. Et ces dictatures religieuses, à leur tour, vont tomber en déliquescence… Et ce sera de nouveau la préhistoire, ou tout comme…"<<

Ces fameuses "dictatures religieuses" ne vous feraient-elles pas penser à celle qui nous est importée sur notre propre sol par vos si chers et doux enfants du tiers monde... l'islam ? (et dans une moindre mesure, l'évangélisme chrètien...)

>>"A moins qu’il y ait un nouveau « miracle ». " <<

Le seul « miracle » pour moi sera, que tous ces gens qui ont commencé à arriver en Europe il y a moins de 50 ans, retournent sur leur territoire ou zone civilisationnelle d'origine... Sinon en effet, ma conclusion sera la même que la vôtre.

Bien cordialement

édité le 12-02-2009 à 14:32:10
édité le 12-02-2009 à 14:35:52

3. emmanuellegrun  le 27-02-2009 à 17:59:17

@ naif

Voila un vrai débat, et c'est pour ça que je vous réponds, même si mine de rien vous vous en prenez aussi à mon métier, très utile, de prof de FLE qui permet justement d'insérer des étrangers dans notre société en évitant les ghettos et les querelles ethniques. Je précise que les cours de FLE consistent aussi, en partie, à faire connaître aux étrangers, les "bonnes" traditions et coutumes de notre pays et même simplement les lois. De plus, les étrangers ne sont pas seulement musulmans ; ils viennent du monde entier et surtout des pays de l'Est à l'heure actuelle. Autre fausse idée, il existe aussi des musulmans européens qui sont ceux de l'ancienne Yougoslavie. Ceux-là ont la peau blanche et ne portent pas de foulard : ce sont des Européens pure souche ! Le fait que ces étrangers se retrouvent ensemble à mes cours est aussi une école forcée de la tolérance qui oblige les plus ethnocentriques à revoir leur position. Mon travail ne consiste donc pas à protéger des sans papiers, comme je l'entends dire parfois.

Maintenant, pour en venir à ce qui me semble être l'essentiel : quand on se retrouve avec des problèmes personnels, on ne rend pas responsables ses voisins. Et de la même manière, si nous avons des problèmes en France, ce n'est pas la peine de faire de l'étranger un bouc-émissaire. Si les Français sont "dans la merde ", ils s'y sont mis tous seuls et je dirais aussi qu'ils doivent également apprendre à s'en sortir tout seuls, et c'est là que vous avez peut-être raison, en prétendant qu'il faut également faire attention aux influences étrangères. Mais vous mélangez cette question de l'influence culturelle avec un postulat qui est faux pour croire à l'équation : moins de racisme = plus d'étrangers. Dans la région où je donne mes cours, les chiffres du FN atteignent de bons records et quel est le constat ? Les sympathisants des thèses FN sont les premiers à vouloir piocher dans le vivier du Tiers-Monde, pour avoir à son service une main d'œuvre docile et pas cher. Et même sans aller jusqu'au FN, en guise d'aparté, je peux vous dire pour avoir eu aussi des élèves venant de Neuilly, que la nounou qui s'est occupée des enfants de M. Sarkozy n'avait pas du tout la peau blanche.

Mais revenons à nous moutons - blancs : les thèses racistes ont déjà pour principal défaut d'être contradictoires : on veut coloniser, mais on ne veut pas des étrangers sur le territoire ; on veut chasser les Juifs, mais on les enferme dans des camps de concentration... J'en ai donc un peu assez d'entendre dire que ce sont ceux qui s'entendent avec les étrangers, qui les font venir en France.

En plus, il me semble qu'il y ait aussi de votre part une certaine naïveté – d'où peut-être le pseudo ? – à croire que les civilisations se font à la vitesse d'une vie d'homme. Hélas non... C'est pourquoi aujourd'hui, tous ces étrangers qui viennent chez nous, nous font payer cher nos politiques de colonisation des temps d'avant. De même, nous ne sommes pas nous mêmes les brillants triomphateurs de notre civilisation car nous devons presque tout à nos lointains ancêtres qui ont réellement consacré leur vie, et se sont parfois sacrifiés, pour améliorer la condition humaine. Aujourd'hui nous pensons surtout à nous amuser et à profiter sans songer aux conséquences pour l'avenir et ce sont donc surtout les générations futures qui risquent de payer cher notre manière de gaspiller et de dilapider notre héritage socio-culturel. Mais en ce qui concerne certains pays du Tiers-Monde, notamment en Asie, on peut s'attendre au contraire à un renouveau, car, comme je l'ai expliqué, il existe indéniablement une très grande conscience de l'importance du savoir et de l'enseignement. Mais bien sûr, les conséquences de cette prise de conscience, si elle perdure, ne seront effectives qu'au bout de quelques siècles... Bref, les civilisations ont toujours eu des hauts et des bas, mais pas toujours au même moment. A cela une raison simple : quand une civilisation retrouve en elle ce qui fait sa force et sa richesse, elle n'a plus rien à craindre des influences étrangères, tout comme une personne intègre et avec une bonne personnalité ne va pas craindre d'être influencée par les autres. Si aujourd'hui l'islam se radicalise, alors que la religion existe depuis longtemps, c'est uniquement parce que notre Occident malade qui décline, aiguise les appétits des Musulmans les plus extrémistes, comme une bête malade aiguiserait l'appétit d'un animal carnassier. Mais pour pousser plus loin cette cynique comparaison, je dirais aussi que ces Musulmans sont également capables d'attendre la mort complète de "l'animal".

Donc, contrairement à ce que vous pouvez penser, je suis tout à fait d'accord avec cette thèse qui semble dire qu'un fanatisme musulman risque de se développer en Europe dans l'avenir. Mais si ce fanatisme n'avait pas la couleur de l'Islam, il aurait alors celle du Christianisme. Alors pourquoi les Musulmans et pas les Chrétiens ? Simplement parce que l'Islam est une religion plus jeune et qu'elle n'a pas - encore - eu l'expérience de notre Moyen-Âge. Car, contrairement à ce que vous affirmez, l'époque du Moyen-Âge nous a tellement marqué, que tous les Européens en ont gardé une réminiscence. A titre d'exemple, notre image très négative des rats qui autrefois propageaient la peste, et qui continuent encore à faire peur de nos jours. Mais là où il devient tout à fait évident que l'Européen porte en lui l'histoire du Moyen-Âge, c'est lorsqu'il discute avec des Musulmans. Chez ces derniers, on remarque souvent une absence complète d'inquiètude par rapport à des formes sévères de fanatisme religieux, alors que de notre point de vue, on les verrait plutôt se jeter dans la gueule du loup.

Les thèses actuelles qui visent donc à réviser l'époque du Moyen-Âge et à en faire un siècle de Lumière est donc une thèse aussi dangereuse que stupide pour l'Européen. Et si par exemple on se contente de lire la liste des victimes de l'Inquisition, que j'ai réussi à obtenir, on peut aussi très bien comprendre que ces idées suivent la même ligne que les thèses négationnistes actuelles, qui vous disent qu'aucun juif n'est mort dans un camp de concentration...

Voilà donc ma réponse à vos questions et remarques. Votre point de départ était de croire à un parti pris idéologique de ma part, alors qu'en fait il s'agissait juste d'un constat : quand vous voyez des adolescents debout à côté de leur chaise et qui attendent votre autorisation pour s'asseoir ; quand vous voyez la méticulosité du travail chez certains, qui ne veulent surtout pas faire une seule rature, enfin quand vous avez des élèves qui font 30 km, marchent une heure dans la neige, où annulent leurs vacances pour venir en cours, je me contente simplement de faire cette remarque : ce n'est pas tellement dans les habitudes françaises. Et j'ai envie d'ajouter : hélas !

 
 
 
posté le 13-10-2008 à 21:47:28

Album photo

 

 

Crumble, mon premier âne de randonnée

                         

                          Crumble, mon premier âne de randonnée 

 

 

 

 

 

 

                         Nousty, avec lequel j'ai traversé la France

 

 

 

 

 

Nousty dans le rôle du malade imaginaire

 

Nousty, dans le rôle du

malade imaginaire 

 

 

 

 

 

Nousty qui se dope

dans une poubelle de Narbonne 

 

 

 

            

                        Mes deux ânes, Chéri et Philippine

                                        avec leurs poils d'hiver
 

 

 

 

 

Premiers cours de randonnée pour Chéri


                     Premiers cours de randonnée pour Chéri



  

Traversée du pont de l’île de Ré avec Chéri

    

                         Traversée du pont de l'île de Ré, avec Chéri

                             Longueur : 3 km 800   Durée : 1/2 h. env. 

 

 

 

 

 

 

Rando de Saumur à Nantes. Photo de Béryl Libault, du Cadre Noir de Saumur !


     Rando de Saumur à Nantes. Photo de Berryl Libault, du Cadre Noir !

 

 

 

 

De g. à d. Marie-Carmen (une amie), Léandre, Aristide (ses enfants) et moi


         De gauche à droite :
           Marie-Carmen (une amie) ; Léandre et Aristide (ses enfants)

           et bibi.

 

 

Petite fête avec mes élèves de FLE en 2004

       

                         Fête avec mes élèves de FLE en 2004

                               Nationalités de ceux présents : Espagne,

                               Argentine, Cambodge, Vietnam, Pologne,

                               Allemangne (ex-RDA)
 

 

 

 

 



                         Et moi, vue par ma fille !

                         (l'âge de la dessinatrice reste confidentiel)

 

 

 

Et bientôt, une photo qui devrait vous étonner...
 

 


Commentaires

 

1. Jakin  le 14-10-2008 à 07:30:21  (site)

Compliments pour la photo du jour...C'est un reportage qui aurait fait plaisir à la ville de Gonfaron dans le midi, la légende dit que c'est la ville ou les ânes volent.....
Jakin, smiley_id210602

2. ~~ Kri ~~  le 14-10-2008 à 11:29:56  (site)

Je craque complètelment pour eux...

3. andalousie  le 14-10-2008 à 16:33:43  (site)

Félicitation pour la photo du jour.En voyant tes ânes bien des souvenirs me sont revenu Je n'ai jamais eue d'ane àmoi mais je les cotoyais tous les jours. Ce sont des animeaux très attachant.J'en ai connue un qui s'appelait "Ministre".Une très brave bète à qui je ramenais de grande brassée d'herbe fraiche quand j'avais 13 ans sur le chemin de l'école.Merci de les aimer ils le méritent amplement.Amitié
Andalousie

édité le 14-10-2008 à 18:35:15

 
 
 
posté le 13-10-2008 à 22:11:39

Que voyez-vous ? Un oiseau ou un chat ?

Quand Chinou dort, l’oiseau s’envole


                        Quand Chinou dort, l'oiseau s'envole...

                        Chinou, c'est mon chat. Une vieille minette qui

                        va bientôt avoir 18 ans et qui garde pourtant

                        un poil magnifique. C'est sur une photo, par

                        hasard, que nous avons découvert le dessin

                        de l'oiseau. Etonnant, non ?

 

                        Si vous avez un chat noir et blanc, vérifiez

                        bien son poil : un animal peut en cacher un autre ! 

 

                         

 


Commentaires

 

1. kersandil  le 19-10-2008 à 23:21:42  (site)

Très mignon !
Et surprenant

2. audeladecettevie  le 13-04-2009 à 14:05:56  (site)

J'ai entre autre un chat noir et blanc à surveiller alors lool et un tout blanc l'inverse fonctionne aussi?
kISSOUS CHATI

 
 
 
 

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